Faits Intéressants sur l’État de Stress Aigu (ESA)

Faits sur l’etat de stress aigu

Cette page contient 30 faits intéressants sur l’état de stress aigu (ESA). L’ESA est un trouble mental courant et temporaire, souvent ressenti après un événement traumatique, tel qu’un accident de la route, un vol ou des abus physiques. Des sentiments d’anxiété, de peur, d’impuissance et de détresse accompagnent fréquemment de telles expériences. L’ESA se caractérise par la reviviscence de l’événement traumatique et l’évitement des rappels de celui-ci. S’il n’est pas pris en charge de manière appropriée, l’ESA peut évoluer vers un trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Bien que les données fiables sur l’ESA soient limitées par rapport à d’autres troubles mentaux tels que la dépression ou le TSPT, cette page offre un aperçu complet des faits essentiels sur l’ESA, tous soutenus par la littérature scientifique.

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Faits sur l’État de Stress Aigu (ESA) – Prévalence

Entre 21 % et 23,6 % des adultes développent un ESA après avoir vécu un événement traumatique [11].
Parmi les enfants et les adolescents impliqués dans des accidents de la route, entre 8 % et 24 % (hors dissociation) répondent aux critères de l’ESA, et 14 % présentent un ESA subsyndromique [13],[18].
De plus, 40 % des survivants d’un traumatisme chez les adolescents répondent aux critères de l’ESA, avec un impact significatif sur la qualité de vie [21].
Les femmes reçoivent un diagnostic d’ESA plus fréquemment que les hommes (23 % contre 8 %). Parmi celles-ci, 57 % des hommes et 92 % des femmes développent un TSPT six mois plus tard [10].
La nature des événements traumatiques vécus par les femmes—comme les agressions sexuelles et les abus sexuels durant l’enfance—est souvent plus extrême, augmentant la probabilité de développer à la fois un ESA et un TSPT [3].
En revanche, les hommes rapportent plus souvent des événements traumatiques tels que des accidents, des agressions non sexuelles, la guerre, les combats, des maladies graves ou le fait d’avoir été témoin de décès ou de blessures [3].

Faits sur l’État de Stress Aigu – les Travailleurs Exposés aux Catastrophes

Les travailleurs exposés aux attentats du 11 septembre présentaient des taux d’ESA plus élevés que la population générale (25,6 % contre 2,4 %) [1].
Les personnes souffrant d’ESA avaient 7,33 fois plus de chances de développer un TSPT que celles sans ESA [1].
Les travailleurs plus jeunes étaient plus susceptibles de développer un ESA que les plus âgés [1].
Les travailleurs célibataires avaient 2,26 fois plus de risques de développer un ESA par rapport à leurs homologues mariés [1].

Faits sur l’État de Stress Aigu – Symptômes et Facteurs de Risque

Plus de la moitié des individus atteints d’ESA présentent des symptômes de panique et obtiennent des scores plus élevés à l’indice de sensibilité à l’anxiété que ceux sans ESA [4], suggérant un lien entre la panique péritraumatique et le TSPT.
Chez les enfants, les principaux prédicteurs de l’ESA incluent le niveau de désorganisation de leur récit traumatique et leurs évaluations cognitives de l’événement [5].
Trois aspects de la désorganisation du récit traumatique—répétition, séquences non consécutives et cohérence—prédissent l’ESA et le TSPT chez les adultes et peuvent persister même après la résolution de l’ESA [7].
Les personnes atteintes d’ESA ont souvent des croyances plus négatives sur elles-mêmes et signalent des niveaux d’anxiété plus élevés que celles sans ESA [8].

La dissociation péritraumatique est un prédicteur plus fort du TSPT chez les femmes que chez les hommes [10], bien que les raisons restent floues.
Le contrôle social perçu et le soutien social négatif sont des prédicteurs significatifs de l’ESA et du TSPT [11]. La cohésion et l’expressivité familiales sont associées à moins de détresse psychologique et à des symptômes d’ESA moindres [12].
L’ESA et le TSPT ont été liés à des maladies telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles gastro-intestinaux, la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique et les troubles musculo-squelettiques. Le lien entre les maladies cardiovasculaires et l’exposition à des traumatismes psychologiques est particulièrement fort [2].

Faits sur l’État de Stress Aigu – ESA en Relation avec le TSPT

L’ESA est un prédicteur du TSPT chez les enfants, les adolescents [13] et les adultes [14],[15]. L’accent mis sur la reviviscence, l’évitement et les symptômes d’hyperactivation en renforce le pouvoir prédictif [14].
Une revue systématique de 2011 suggère que l’ESA prédit le TSPT, mais n’est pas totalement fiable pour identifier qui développera un TSPT [16]. L’élargissement de la gamme des réactions initiales prises en compte pourrait améliorer les prévisions.

Faits sur l’État de Stress Aigu – Traitement

Les adolescents traités pour un ESA peu après un traumatisme constatent des améliorations significatives de leur qualité de vie [21].
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la TCC associée à l’hypnose réduisent significativement les symptômes de stress post-traumatique, la seconde étant particulièrement efficace contre les symptômes de reviviscence [6].
La TCC axée sur le traumatisme (TFCBT) précoce peut prévenir le TSPT complexe chez les individus souffrant d’ESA [9],[17].
L’EMDR, la TFCBT et la thérapie d’exposition sont les traitements de choix pour l’ESA et le TSPT [17],[18].
La thérapie d’exposition réduit significativement les symptômes de l’ESA, avec seulement 12 % des patients répondant aux critères du TSPT en fin de traitement [17].

Faits sur l’État de Stress Aigu – ESA en Milieu Professionnel

L’ESA peut survenir sur le lieu de travail, notamment après des incidents tels que le harcèlement moral ou des accidents. Des recherches établissent un lien entre les conflits de rôles et le harcèlement professionnel, qui peut entraîner des symptômes de TSPT [22].
Une revue de la littérature a révélé que 57 % des victimes de harcèlement au travail dépassaient le seuil des critères du TSPT [23].
15,8 % des médecins généralistes en Lituanie ont obtenu des scores supérieurs aux seuils de TSPT, soulignant une prévalence significative dans ce groupe [24].
Une étude commandée par la NSW Judicial Commission, menée auprès de plus de 600 juges en Australie, a révélé qu’un tiers d’entre eux devraient être testés pour le TSPT en raison de niveaux élevés de stress psychologique. L’étude a montré que les juges connaissent plus de stress que la population générale, avec une part significative utilisant l’alcool comme mécanisme d’adaptation. Les femmes juges des tribunaux inférieurs sont plus touchées que leurs homologues masculins et que les juges des tribunaux supérieurs [25].
Des recherches indiquent que l’ESA prédit de manière significative et positive l’épuisement émotionnel et la dépersonnalisation liés au burnout chez les enseignants du primaire et du secondaire. Un sentiment de contrôle modéré contribue à atténuer ces effets [26].
Une revue systématique a identifié divers événements traumatiques professionnels, tels que des catastrophes naturelles ou humaines, des explosions, des accidents, la gestion de corps de réfugiés ou le harcèlement au travail, comme des facteurs de risque importants pour le TSPT. Ce risque est étroitement lié aux conditions de travail, à la gravité des blessures, aux antécédents de troubles mentaux, aux symptômes psychiatriques survenant lors de l’événement, à la personnalité et aux relations interpersonnelles [27].

Littérature

[1] Fullerton, C. S., Ursano, R. J., & Wang, L. (2004). Acute stress disorder, posttraumatic stress disorder, and depression in disaster or rescue workers. American Journal of Psychiatry, 161, 1370-1376.
[2] Boscarino, J. A. (2004). Posttraumatic stress disorder and physical illness: results from clinical and epidemiologic studies. Annals of the New York Academy of Sciences, 1032, 141-153.
[3] Tolin, D. F., & Foa, E. B. (2006). Sex differences in trauma and posttraumatic stress disorder: a quantitative review of 25 years of research. Psychological bulletin, 132, 959.
[4] Bryant, R. A., & Panasetis, P. (2001). Panic symptoms during trauma and acute stress disorder. Behaviour Research and Therapy, 39, 961-966.
[5] Salmond, C. H., Meiser‐Stedman, R., Glucksman, E., Thompson, P., Dalgleish, T., & Smith, P. (2011). The nature of trauma memories in acute stress disorder in children and adolescents. Journal of Child
Psychology and Psychiatry, 52, 560-570.
[6] Bryant, R. A., Moulds, M. L., Guthrie, R. M., & Nixon, R. D. (2005). The additive benefit of hypnosis and cognitive-behavioral therapy in treating acute stress disorder. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 73, 334.
[7] Jones, C., Harvey, A. G., & Brewin, C. R. (2007). The organisation and content of trauma memories in survivors of road traffic accidents. Behaviour research and therapy, 45, 151-162.
[8] Nixon, R. D., & Bryant, R. A. (2005). Are negative cognitions associated with severe acute trauma responses? Behaviour Change, 22, 22-28.
[9] Kornør, H., Winje, D., Ekeberg, Ø., Weisæth, L., Kirkehei, I., Johansen, K., & Steiro, A. (2008). Early trauma-focused cognitive-behavioural therapy to prevent chronic post-traumatic stress disorder and related symptoms: a systematic review and meta-analysis. BMC psychiatry, 8, 81.

Littérature – partie 2

[10] Bryant, R. A., & Harvey, A. G. (2003). Gender differences in the relationship between acute stress disorder and posttraumatic stress disorder following motor vehicle accidents. Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, 37, 226-229.
[11] Holeva, V., Tarrier, N., & Wells, A. (2001). Prevalence and predictors of acute stress disorder and PTSD following road traffic accidents: Thought control strategies and social support. Behavior Therapy, 32, 65-83.
[12] Shaw, R. J., Deblois, T., Ikuta, L., Ginzburg, K., Fleisher, B., & Koopman, C. (2006). Acute stress disorder among parents of infants in the neonatal intensive care nursery. Psychosomatics, 47, 206-212.
[13] Meiser-Stedman, R., Yule, W., Smith, P., Glucksman, E., & Dalgleish, T. (2005). Acute stress disorder and posttraumatic stress disorder in children and adolescents involved in assaults or motor vehicle accidents. American Journal of Psychiatry, 162, 1381-1383.
[14] Harvey, A. G., & Bryant, R. A. (2000). Two-year prospective evaluation of the relationship between acute stress disorder and posttraumatic stress disorder following mild traumatic brain injury. American Journal of Psychiatry, 157, 626-628.
[15] Classen, C., Koopman, C., Hales, R., & Spiegel, D. (1998). Acute stress disorder as a predictor of posttraumatic stress symptoms. American Journal of Psychiatry, 155, 620-624.
[16] Bryant, R. A. (2011). Acute stress disorder as a predictor of posttraumatic stress disorder: a systematic review. The Journal of clinical psychiatry.
[17] Ponniah, K., & Hollon, S. D. (2009). Empirically supported psychological treatments for adult acute stress disorder and posttraumatic stress disorder: a review. Depression and anxiety, 26, 1086-1109.

Littérature – partie 3

[18] Forbes, D., Creamer, M., Phelps, A., Bryant, R., McFarlane, A., Devilly, G. J., … & Newton, S. (2007). Australian guidelines for the treatment of adults with acute stress disorder and post-traumatic stress disorder. Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, 41, 637-648.
[19] Kassam-Adams, N., & Winston, F. K. (2004). Predicting child PTSD: The relationship between acute stress disorder and PTSD in injured children. Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, 43, 403-411.
[20] McKibben, J. B., Bresnick, M. G., Wiechman Askay, S. A., & Fauerbach, J. A. (2008). Acute stress disorder and posttraumatic stress disorder: a prospective study of prevalence, course, and predictors in a sample with major burn injuries. Journal of burn care & research, 29, 22-35.
[21] Holbrook, T. L., Hoyt, D. B., Coimbra, R., Potenza, B., Sise, M., & Anderson, J. P. (2005). High rates of acute stress disorder impact quality-of-life outcomes in injured adolescents: mechanism and gender predict acute stress disorder risk. Journal of Trauma and Acute Care Surgery, 59, 1126-1130.
[22] Chenevert, M., Vignoli, M., Conway, P. M., & Balducci, C. (2022). Workplace bullying and post-traumatic stress disorder symptomology: the influence of role conflict and the moderating effects of neuroticism and managerial competencies. International journal of environmental research and public health, 19(17), 10646.
[23] Arzt, N. (2019). Victim of long-term bullying or harassment and PTSD. American Addiction Centers. https://americanaddictioncenters. org/trauma-stressorrelated-disorders/effects-being-bullied-harassed, 15(319), 263-277.

Littérature – partie 4

[24] Malinauskiene, V., & Einarsen, S. (2014). Workplace bullying and post-traumatic stress symptoms among family physicians in Lithuania: an occupation and region specific approach. International journal of occupational medicine and environmental health, 27, 919-932.
[25] Schrever, C., O’Sullivan, K., Kemp, R., Hunter, J., Burns, K., Henning, T., Skead, N., Vines, P., Warner, H., Braico, H., Piggott, M., Williams, C., & Roach Anleu, S. (2024). Preliminary findings from a large-scale national study measuring judicial officers’ psychological reactions to their work and workplace. Judicial Officers Bulletin, 36(6), 53–59. https://search.informit.org/doi/10.3316/informit.T2024072100000191101304839.
[26] Zhen, B., Yao, B. & Zhou, X. Acute stress disorder and job burnout in primary and secondary school teachers during the COVID-19 pandemic: The moderating effect of sense of control. Curr Psychol 42, 19853–19860 (2023). https://doi.org/10.1007/s12144-022-03134-7
[27] Lee, W., Lee, YR., Yoon, JH. et al. Occupational post-traumatic stress disorder: an updated systematic review. BMC Public Health 20, 768 (2020). https://doi.org/10.1186/s12889-020-08903-2.