Qu’est-ce qui cause le trouble de la personnalité narcissique ?
Le trouble de la personnalité narcissique (TPN) est un trouble complexe de la santé mentale, caractérisé par la grandiosité, un besoin excessif d’admiration et un manque d’empathie. Bien que les causes exactes du TPN fassent encore l’objet de recherches, plusieurs facteurs ont été identifiés comme contributeurs : génétiques, neurobiologiques, environnementaux et psychologiques. Cette section explore les origines du TPN à travers différentes théories et données empiriques.
Comprendre les causes du TPN est essentiel pour une prévention, un diagnostic et un traitement efficaces. En identifiant les facteurs de risque — tels que les traumatismes de l’enfance, une parentalité dysfonctionnelle ou des traits de tempérament innés — les professionnels de la santé mentale peuvent proposer des approches thérapeutiques plus ciblées. Une intervention précoce devient alors possible. De plus, cette compréhension permet de réduire la stigmatisation, en favorisant l’empathie plutôt que le jugement. Cela contribue également à des relations plus saines et à une meilleure structure sociale, en sensibilisant aux comportements narcissiques et à leurs vulnérabilités sous-jacentes.
Souhaites-tu savoir si tu te reconnais dans certains (ou tous) des symptômes du TPN ?
Pour en savoir plus sur le narcissisme, visitez les pages suivantes :
- Qu’est-ce que le narcissisme ?
- Symptômes du TPN.
- Diagnostic du TPN.
- Traitement du TPN.
- Guérir son propre narcissisme – guide d’auto-assistance.
- Être l’enfant d’un parent narcissique.
- Comment gérer un narcissique ?
- Avoir un enfant narcissique.
- Gérer une belle-mère narcissique.
- Avoir un patron narcissique.
- Avoir un collègue narcissique.
- Test du TPN.
- Faire la version courte du test TPN.
- Faits intéressants sur le TPN.
- Traitement en ligne du TPN ou accompagnement pour les personnes vivant avec un narcissique.
- Retour à la page d’accueil.
» target= »_blank » rel= »noopener noreferrer »>Traitement du TPN.
Au cabinet Barends Psychology Practice, un traitement du trouble de la personnalité narcissique est proposé. Contactez-nous pour fixer un premier rendez-vous gratuit.
Causes du TPN – Causes génétiques et neurobiologiques du TPN
Une prédisposition génétique joue un rôle important dans le développement du TPN. Des études suggèrent que les traits narcissiques sont en partie héréditaires, les gènes influençant la structure de la personnalité et la régulation des émotions [1]. La recherche a identifié certains marqueurs neurobiologiques associés au TPN, notamment dans des zones du cerveau impliquées dans l’empathie et la perception de soi. Des dysfonctionnements dans le cortex préfrontal et le système limbique, notamment au niveau de l’amygdale, peuvent entraîner une régulation émotionnelle déficiente et un sentiment exagéré d’importance personnelle [2].
Exemples :
- Une personne génétiquement prédisposée peut être extrêmement sensible à la critique, réagissant par un comportement défensif ou arrogant dans le milieu professionnel.
- Dans ses relations personnelles, elle peut rechercher constamment l’admiration et la validation, révélant une vulnérabilité sous-jacente.
Neurobiologie :
Des anomalies du système des neurones miroirs ont été constatées chez des individus atteints de TPN. Ce système permet normalement de reconnaître et de reproduire les émotions d’autrui. Son dysfonctionnement pourrait expliquer le manque marqué d’empathie [3]. Par ailleurs, des déséquilibres dans les neurotransmetteurs — en particulier la sérotonine et la dopamine — sont associés à des traits narcissiques. Une activité dopaminergique accrue pourrait favoriser des comportements de recherche de récompense et de grandiosité [4].
Exemples :
- Au travail, une personne atteinte de TPN peut avoir du mal à comprendre ou à valoriser le point de vue de ses collègues, ce qui nuit à la collaboration.
- Sur le plan social, elle peut mal interpréter les interactions neutres comme des signes de rejet, ce qui peut entraîner des sentiments de paranoïa ou des réactions hostiles injustifiées.
En d’autres termes : des études sur les jumeaux montrent que les jumeaux identiques présentent davantage de traits de TPN que les jumeaux fraternels. De plus, une réduction du volume de matière grise dans le cortex préfrontal, fréquemment observée chez les personnes atteintes de TPN, est liée à des déficits en autorégulation et en empathie — deux symptômes fréquents du trouble de la personnalité narcissique.
(Publicité. Pour plus d’informations, veuillez faire défiler vers le bas.)
Causes du trouble de la personnalité narcissique – Expériences précoces et influences environnementales
Les expériences vécues durant l’enfance jouent un rôle fondamental dans la formation des troubles de la personnalité, y compris le trouble de la personnalité narcissique (TPN). Les psychologues du développement soulignent l’importance des styles d’attachement précoces et des modes de parentalité. Les personnes atteintes de TPN rapportent fréquemment des antécédents de parentalité incohérente, négligente ou excessivement indulgente [5].
La survalorisation parentale — lorsque l’enfant est excessivement félicité et amené à croire qu’il est supérieur — peut favoriser l’émergence d’un narcissisme grandiose. À l’inverse, la négligence émotionnelle ou la critique excessive peuvent entraîner un narcissisme vulnérable, dans lequel l’individu oscille entre des sentiments de supériorité et une insécurité profonde [6].
La perspective psychodynamique propose que le TPN naît comme un mécanisme de défense contre un sentiment d’inadéquation enraciné. Certains individus développent des traits narcissiques pour faire face à des blessures émotionnelles précoces et construire une image de soi protectrice [7]. De plus, une exposition précoce à des traumatismes — comme les abus émotionnels ou l’incohérence parentale — peut entraîner un besoin excessif de validation externe et de contrôle sur autrui [8].
Exemples :
- Une personne ayant été trop encensée dans son enfance peut développer une estime de soi exagérée, se traduisant par une tendance à monopoliser les conversations ou à attendre un traitement de faveur dans les interactions sociales.
- En revanche, une personne ayant subi de la négligence peut rechercher constamment la validation dans ses relations amoureuses, manifestant un attachement excessif ou des comportements manipulateurs pour obtenir de l’attention.
- Les individus élevés dans un environnement permissif peuvent présenter un sentiment de droit excessif au travail, s’attendant à des promotions sans réel mérite.
- Dans la vie personnelle, ils peuvent réagir avec une colère disproportionnée lorsque leurs désirs ne sont pas satisfaits — un comportement qualifié de rage narcissique.
Autrement dit :
- Expériences précoces : Les enfants qui reçoivent des éloges excessifs sans retour réaliste peuvent développer une image de soi gonflée, ce qui favorise l’apparition de traits narcissiques. À l’inverse, une négligence grave ou des abus émotionnels durant l’enfance peuvent entraîner le développement de défenses narcissiques comme mécanisme d’adaptation.
- Influences environnementales : Le style de parentalité joue un rôle crucial. Une éducation trop indulgente ou permissive peut favoriser un sentiment de toute-puissance, tandis qu’une éducation rigide ou autoritaire peut engendrer une faible estime de soi accompagnée de comportements narcissiques compensatoires.
Le rôle des facteurs sociaux et culturels
Les tendances sociétales modernes sont également impliquées dans la prévalence croissante des traits narcissiques. Les cultures occidentales, en particulier, valorisent l’individualisme, la réussite personnelle et la comparaison sociale, renforçant ainsi les comportements narcissiques [9]. Les réseaux sociaux jouent un rôle central dans l’aggravation de ces tendances, en offrant une plateforme dédiée à l’auto-promotion constante et à la recherche de validation [10].
Des chercheurs [11] ont proposé un modèle dynamique de régulation de soi selon lequel les personnes narcissiques recherchent en permanence des renforcements externes pour maintenir leur estime d’elles-mêmes. Dans une société contemporaine où l’apparence et la réussite sont souvent prioritaires par rapport à l’authenticité et à la connexion émotionnelle, les individus présentant une prédisposition narcissique trouvent de nombreuses occasions de renforcer et de magnifier leurs traits.
Autrement dit :
- Facteurs sociaux : Fréquenter des pairs qui valorisent le statut et l’apparence peut renforcer les comportements et attitudes narcissiques. Par ailleurs, l’usage excessif des réseaux sociaux centrés sur la validation et la visibilité de soi peut accentuer les tendances narcissiques.
Dans les relations amoureuses, une personne narcissique peut utiliser le future-faking, c’est-à-dire faire de grandes promesses concernant l’avenir pour manipuler les émotions de son partenaire et maintenir un contrôle.
Sur le plan social, elle peut chercher sans cesse l’admiration, dominer les conversations et rechercher constamment l’attention des autres.
- Facteurs culturels : Les sociétés qui valorisent l’individualisme et la réussite matérielle peuvent involontairement encourager les traits narcissiques. Des valeurs culturelles centrées sur la richesse, le statut et l’apparence favorisent des comportements alignés sur le narcissisme, dans la mesure où les individus s’efforcent de répondre à ces normes sociales.
Dans les environnements professionnels compétitifs, une personne atteinte de TPN peut adopter des stratégies agressives, allant jusqu’à saboter ses collègues pour gravir les échelons.
Socialement, elle peut exhiber des possessions matérielles ou des symboles de statut pour affirmer sa supériorité, en accord avec des valeurs culturelles qui assimilent la réussite à la valeur personnelle.
(Publicité. Pour plus d’informations, veuillez faire défiler vers le bas.)
Théories psychologiques expliquant le développement du TPN
Plusieurs théories psychologiques permettent d’éclairer les causes du TPN. Le modèle cognitivo-comportemental propose que des schémas de pensée déformés et des croyances dysfonctionnelles contribuent aux comportements narcissiques [1]. Ces individus développent souvent des schémas cognitifs centrés sur le sentiment de droit, de supériorité et le besoin de validation externe, ce qui entraîne des difficultés interpersonnelles et une instabilité émotionnelle [12].
La théorie de l’attachement renforce le lien entre les relations précoces et le narcissisme. Les styles d’attachement insécures — notamment l’attachement évitant — sont associés au TPN. Les personnes avec un tel attachement éprouvent des difficultés à établir des liens intimes et à exprimer leur vulnérabilité émotionnelle, compensant par des perceptions grandioses d’elles-mêmes [13].
Les perspectives psychanalytiques, introduites par Freud puis développées par Kohut et Kernberg, postulent que le narcissisme trouve son origine dans des conflits infantiles non résolus et des perturbations du développement du moi. Selon la théorie de la psychologie du self de Kohut, le TPN provient d’un échec à développer un soi cohésif, dû à un manque d’empathie de la part des figures parentales [7]. De son côté, Kernberg considère le TPN comme une extension pathologique du développement narcissique normal, où la grandiosité sert de défense contre des peurs profondes d’abandon et d’infériorité [3].
Conclusion
Le trouble de la personnalité narcissique est une affection complexe, dont les origines sont enracinées dans des facteurs génétiques, neurobiologiques, environnementaux, sociaux et psychologiques. Les recherches indiquent qu’une combinaison de prédispositions génétiques, d’expériences précoces, d’influences culturelles et de distorsions cognitives contribue à son développement. Comprendre ces causes sous-jacentes est essentiel pour élaborer des approches thérapeutiques efficaces. La recherche continue de dévoiler les multiples facettes de ce trouble, soulignant la nécessité d’une approche nuancée et multidimensionnelle dans le diagnostic et le traitement.
Références
- [1] Ngwu, D. C., Kerna, N. A., Carsrud, N. D. V., Holets, H. M., Chawla, S., Flores, J. V., … & Jomsky, B. M. (2024). Narcissistic Personality Disorder: Understanding the Origins and Causes, Consequences, Coping Mechanisms, and Therapeutic Approaches. EC Psychology and Psychiatry, 13, 01-21.
- [2] Deng, F., Ding, L., & Liao, C. C. (2021, December). An overview of narcissistic personality disorder. In 2021 4th International Conference on Humanities Education and Social Sciences (ICHESS 2021) (pp. 1605-1610). Atlantis Press.
- [3] Weinberg, I., & Ronningstam, E. (2022). Narcissistic personality disorder: Progress in understanding and treatment. Focus, 20(4), 368-377.
- [4] Miller, J. D., Campbell, W. K., & Pilkonis, P. A. (2007). Narcissistic personality disorder: Relations with distress and functional impairment. Comprehensive psychiatry, 48(2), 170-177.
- [5] Yakeley, J. (2018). Current understanding of narcissism and narcissistic personality disorder. BJPsych advances, 24(5), 305-315.
- [6] Köse, S. S., & Erbaş, O. (2020). Personality disorders diagnosis, causes, and treatments. Demiroglu Science University Florence Nightingale Journal of Transplantation, 5(2), 022-031.
- [7] Pincus, A. L., & Lukowitsky, M. R. (2010). Pathological narcissism and narcissistic personality disorder. Annual review of clinical psychology, 6, 421-446.
- [8] Russ, E., Shedler, J., Bradley, R., & Westen, D. (2008). Refining the construct of narcissistic personality disorder: Diagnostic criteria and subtypes. American Journal of Psychiatry, 165, 1473-1481.
- [9] Jacobs, K. A. (2022). The concept of Narcissistic Personality Disorder–Three levels of analysis for interdisciplinary integration. Frontiers in Psychiatry, 13, 989171.
- [10] Lukowitsky, M. R., Roberts, N. R., Lehner, A. N., Pincus, A. L., & Conroy, D. E. (2007). Differentiating forms of narcissism by achievement-related motives and interpersonal problems. In annual meeting of the Society for Interpersonal Theory and Research, Madison, WI.
- [11] Morf, C. C., & Rhodewalt, F. (2001). Unraveling the paradoxes of narcissism: A dynamic self-regulatory processing model. Psychological inquiry, 12, 177-196.
- [12] Judge, T. A., Erez, A., & Bono, J. E. (1998). The power of being positive: The relation between positive self-concept and job performance. Human performance, 11(2-3), 167-187.
- [13] Hall, N. C., Jackson Gradt, S. E., Goetz, T., & Musu-Gillette, L. E. (2011). Attributional retraining, self-esteem, and the job interview: Benefits and risks for college student employment. The Journal of Experimental Education, 79(3), 318-339.